« Tout petit déjà, je voulais être pompier professionnel... » C'est fait, ou presque. Jessy Trinité entre mardi, pour six mois, à l'école de formation des pompiers de Paris. Et par là même, il quitte ses nombreux amis avranchinais. Samedi, contre Luçon, c'était le dernier match de ce garçon qui va bientôt fêter ses 23 ans et totalise, mine de rien, cinq saisons à l'USA.
Il fêtait tout juste ses 18 ans en effet quand Jean-Noël Le Buzullier le lançait dans le grand bain du CFA2. L'entraîneur pensait déjà que le bonhomme, venu de son Pays d'Auge natal fréquenter le sport-études du Lycée Littré, aurait la pointure à ce niveau. « Je me souviens, sourit Jessy. Une équipe jeune et inexpérimentée. »
Mais cinq saisons plus tard, le latéral droit n'est plus contesté par personne. Du solide, du fiable. Il est entre-temps passé sous le management de Zivko Slijepcevic, « l'homme de la montée », pendant deux ans, puis celui de Stéphane Mottin. « Globalement, je n'ai que de très bons souvenirs. À Avranches, j'ai plein d'amis, j'ai vécu de grandes choses, découvert le haut niveau amateur et énormément progressé... »
Il ne quitte donc pas ses copains d'entraînement sans un pincement au coeur et ces derniers regretteront forcément ce garçon intelligent, d'humeur toujours égale. Pour devenir sapeur-pompier professionnel, il lui a fallu travailler dur et faire des choix. « Le foot, c'est bien, mais en priorité je voulais m'assurer un avenir professionnel. Le foot, ce n'est pas pour autant fini. Je vais essayer sans doute de retrouver un club et puis il y a l'équipe de France des pompiers qu'éventuellement je pourrai chercher à intégrer. » Avranches, c'est donc tout un chapitre qui se referme. Jessy reviendra comme supporter pour revoir ses potes. Lesquels lui ont fait le cadeau samedi de partir sur une éclatante victoire : « Prendre la revanche contre Luçon, en jouant bien, ah oui j'ai apprécié ! Dommage seulement que la tête que je mets en fin de match passe au-dessus. J'aurais bien aimé partir en marquant ce but... » Bonne chance Jessy, pour cette nouvelle vie...