Pour la première fois depuis pratiquement 25 ans, l'US Avranches s'est séparée d'un coach en cours de saison ! A l'époque, nous sommes en 2001-2002, Yann Ruel, l'emblématique Bernard Maccio et Richard Lecour s'étaient assis sur le banc du club manchois, alors pensionnaire de CFA 2 (l'actuel N3). Depuis, le regretté président Gilbert Guérin s'était toujours montré fidèle à ses techniciens, notamment à partir de 2014, année de la montée en National, malgré les quelques tempêtes sportives traversées par les « Bleu et Blanc ». Devant la menace qui plane au-dessus des partenaires de Mattéo Rabuel, son successeur a emprunté une voie différente. Lundi, Nicolas Leroux a signifié à Damien Ott qu'il était suspendu de ses fonctions d'entraîneur de l'équipe fanion.
"Avant tout, je veux saluer Damien. En tant qu'homme, il avait une forte identité, une personnalité que j'aimais bien. Il ne faut pas oublier tout le travail qui a été accompli durant son premier passage entre 2015 et 2018, l'épopée en Coupe de France (quart de finaliste contre le PSG, en avril 2017). Damien a compté pour le club", souligne le dirigeant de l'USAMSM. En dépit de la sympathie qu'il lui porte, Nicolas Leroux a actionné le bon vieux levier du changement de coach. "Je ne voyais pas d'autre solution pour avoir un réel impact. Il nous faut un électrochoc, un nouveau souffle, un nouveau regard tactique, une nouvelle approche sur le management des joueurs", explique-t-il.
"Je ne voyais pas d'autre solution pour avoir un réel impact. Il nous faut un électrochoc"
"Il y a quelques semaines, avec Philippe (Blin-Lebreton, le directeur général), Xavier Gravelaine (le directeur sportif) et Jacques (Philip, membre du conseil d'administration en charge de la relation avec le secteur sportif), on avait évoqué la possibilité de mettre en place un plan d'urgence". Ce fut donc le cas ce week-end. "Déjà samedi matin dans ma tête (au lendemain de la défaite 4-1 sur la pelouse du Goal FC)... Dimanche soir, j'ai donné ma position à Xavier que j'ai réitéré lundi matin en réunion". Si la situation de l'US Avranches est loin d'être rédhibitoire : 13e/18 avec trois points de retard sur le premier non-relégable avec un match en moins alors que les six plus mal classés seront relégués, sa dynamique depuis le début de l'année 2024 est préoccupante avec cinq revers sur les sept dernières journées (pour une victoire et un nul) dont certaines ont marqué les esprits (4-1 contre Marignane, Dijon et le Goal FC).
"Ces lourdes défaites, quasiment chroniques à l'extérieur, à un moment donné, ce n'est plus possible", tonne le président normand. "La mayonnaise ne prenait plus trop. Ces dernières semaines, Damien cherchait des solutions avec des systèmes de jeu différents presque chaque week-end. L'équipe était un peu déstabilisée, le doute s'est installé. Mentalement, c'est compliqué pour tout le monde". Pour Nicolas Leroux, la greffe du retour de Damien Ott à l'été 2022 n'a pas totalement pris. "On est partis sur des bases plus difficiles. Par rapport à son précédent passage, ses attentes ont changé. Il a connu le haut niveau, la Ligue 1 (en tant qu'adjoint de Laurent Batlles à Troyes). Et l'affaire des quatre points perdus contre Cholet* a rendu ses relations difficiles avec la direction. Cette histoire a laissé une plaie qui ne s'est pas tout à fait refermée".
Damien Ott désormais « congédié », l'Etat-major manchois se penche depuis le début de la semaine sur l'identité de son remplaçant. Une short-list de cinq-six noms est en train d'être établie avec l'espoir qu'un heureux élu soit nommé avant le déplacement à Martigues, dans dix jours (le 22 mars). Reste à savoir si les dirigeants avranchinais vont engager un entraîneur seulement pour les trois prochains mois ou alors aussi dans l'optique de l'exercice suivant ? Car ce n'est pas exactement la même chose. "Tout est ouvert", nous répond Nicolas Leroux. "Continuer avec le coach qui sera choisi là en cas de maintien est une option". En attendant, Xavier Gravelaine et Jacques Philip assurent l'intérim pour la réception de Sochaux, vendredi soir. Et en cas de succès, peuvent-il se poursuivre ? "Même si on fait un résultat, Xavier et Jacques n'ont pas vocation à rester".
